24 mars 1893 à Rouen (Seine-Maritime) – mort le 21 octobre 1958 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime).
Joseph Boniface est le fils de Charles Léandre Boniface, négociant, et d’Amélie Marie Gelée, sans profession[1]. Avant-guerre, son père est vice-président de la section d’AF de Rouen. Pendant ses études, Joseph est un membre énergique des Camelots du Roi. Le 23 juin, Henri Lagrange est arrêté à Rouen pour avoir crié « À bas Fallières ! À bas la République ! », au passage du cortège du président de la République à Rouen. Le lendemain, Joseph Boniface est interpellé en diffusant de la propagande en rapport avec l’action de la veille[2]. Trois jours plus tard, il se présente aux locaux du journal La Dépêche de Rouen et de Normandie, accompagné de trois autres militants, Chambrot, Joutel et Bournisien, employé de commerce. Joseph Boniface vient demander réparation contre un article anonyme jugé ordurier envers les Camelots du Roi. Le directeur du journal en assume la pleine responsabilité devant les Camelots du Roi qui s’empressent de le frapper à coups de canne. Le 4 juillet, Joseph Boniface est jugé au tribunal correctionnel de Rouen[3]. Il est condamné à trois mois de prison et doit régler solidairement deux mille francs de dommages et intérêts avec Chambrot, condamné à un mois de prison sans sursis. Incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen au régime de droit commun, Joseph Boniface entame une grève de la faim le 19 juillet afin d’être placé au régime des condamnés politiques[4]. Sa revendication est commentée dans la presse mais cela ne suffit pas à changer son statut de prisonnier. Le docteur Fortin, médecin et ami de la famille Boniface, le convainc d’abandonner le 25 juillet[5]. Après avoir purgé sa peine, il est libéré le 28 septembre. Son retour est célébré par la section rouennaise lors d’une réunion le 6 octobre[6]. Le 28 novembre 1913, il est incorporé au 7ème RCC pour effectuer son service militaire. Au début de la Grande Guerre, il est promu chasseur de 1ère classe le 21 octobre 1914. Il est ensuite nommé brigadier le 3 juin 1915 puis maréchal des logis le 18 décembre 1916. Il reçoit sa première citation à l’ordre du jour de son régiment le 24 septembre 1918 : « Chef d’un détachement d’estafettes, a par son exemple obtenu de ses hommes le plus grand rendement, se substituant à eux lorsqu’il les sentait fatigués. A eu son cheval tué »[7]. Il est ensuite dirigé sur le 32ème RA à partir du 8 novembre 1918 puis évolue au 20ème RA en janvier 1919. Promu sous-lieutenant en juin 1921, il continue d’effectuer plusieurs périodes d’exercices militaires à différents intervalles. Dans le civil, Joseph Boniface est employé de commerce, puis courtier en coton. Le 8 octobre 1926, il épouse Catherine Marie Louise Lemarchand à Rouen dont il a cinq enfants. L’année suivante, il fait part de la naissance de sa fille Sabine dans L’Action française[8]. Le 1er juin 1928, il est affecté au centre mobilisateur d’artillerie n°9 puis au centre n°3 en septembre 1934[9]. En février 1935, il est encore un membre assidu de la section d’AF rouennaise[10]. Joseph Boniface apporte même son soutien à Maurras lorsque celui-ci est incarcéré à la prison de la Santé en octobre 1936[11]. Au mois d’août, il est récompensé de la croix des services militaires volontaires de 3ème classe. Joseph Boniface meurt le 21 octobre 1958 à Mont-Saint-Aignan.
[1] Acte de naissance n°463 de Joseph Émile Félix Boniface du registre des naissances de l’année 1893 de Rouen, Archives départementales de la Seine-Maritime, 4 E 12110.
[2] L’Action française, 28 juin 1911, p. 2.
[3] Almanach de l’Action française, 1912, p. 15-18.
[4] L’Action française, 22 juillet 1911.
[5] Almanach de l’Action française, 1912, p. 23.
[6] L’Action française, 10 octobre 1911.
[7] L’Action française, 22 avril 1919, p. 2.
[8] L’Action française, 23 décembre 1927.
[9] Registre matricule de la classe 1913 du n°501 au n°1000 du Havre, Archives départementales de la Seine-Maritime, 1R3337.
[10] L’Action française, 6 février 1935.
[11] L’Action française, 9 novembre 1936.