CASTELBERT (Alban)


28 octobre 1877 à Préserville (Haute-Garonne) – mort le 26 octobre 1964 à Lévignac (Haute-Garonne).

Alban Castelbert
© Almanach de l’Action française, 1924, p. 210.

Alban Castelbert est le fils de Léon Castelbert, avocat à la cour d’appel de Toulouse, et d’Élise Calmels d’Artensac, sans profession1. Âgé de dix-huit ans, il s’engage volontairement au 14ème RI pour quatre ans le 14 novembre 1895. D’abord promu caporal en septembre 1896, il est nommé sergent en septembre 1897 puis passe dans la réserve le 14 novembre 1899. Au mois d’août 1902, il est promu sous-lieutenant de réserve au 126ème RI. Lors de l’affaire des fiches, Alban Castelbert et son frère aîné Christian, tous deux officiers de réserve et catholiques dévots, donnent leur démission de membres du cercle des officiers de réserve à Toulouse, le 28 novembre 19042. Cette décision est motivée par la présence du docteur Tranier, médecin-major de l’armée territoriale, franc-maçon et suspecté d’être un indicateur pour le Grand-Orient3. Lors de la querelle des Inventaires, il est condamné le 22 décembre 1906 par le tribunal correctionnel de Toulouse à huit jours de prison avec sursis pour outrages à agents4. La veille, il manifeste son indignation de voir des femmes et enfants brutalisés par la police lors de l’éviction de Monseigneur Jean-Auguste Germain5. Il aurait traité de « vaches et lâches » les policiers6. En 1906, Alban Castelbert devient président de l’Action royaliste toulousaine puis rejoint les rangs de l’AF7. En décembre 1910, il démissionne du comité monarchiste de la Haute-Garonne pour protester contre le bureau politique du prince Philippe d’Orléans critiquant l’usage de la violence par l’AF8. Avant-guerre, il devient administrateur de l’hebdomadaire Midi royaliste dirigé par Henry de Bruchard et Henri Rouzaud. Le 3 octobre 1913, il épouse Germaine Louise Marie Antoinette Poncet à Montréal (Aude). Le 2 août 1914, il rejoint le 133ème RIT et part en direction du front. Il reçoit une première citation le 31 janvier 1917 : « Commandant de compagnie d’un dévouement et d’une activité sans bornes, dont le sang-froid et la décision croissent avec le danger ; s’occupant avec témérité des détails du service, sous les plus violents bombardements. Le 24 juillet 1916, rentrant d’une absence régulière, n’a pas hésité à traverser une zone violemment bombardée pour rejoindre plus vite son poste de commandement »9. Le 6 mai 1917, il est élevé au grade de capitaine et évolue au 132ème RIT à partir du 7 février 1918. Il conclue la guerre décoré de la croix de guerre avec deux étoiles de bronze et une citation à l’ordre du régiment reçue le 17 janvier 1919 : « Commandant de compagnie énergique et consciencieux. A fait exécuter à sa compagnie de nombreux travaux, pendant les offensives d’octobre et de novembre 1918, sur des positions soumises au tir de l’artillerie ennemie, notamment sur la route de Vandy à Quatre-Champs (Ardennes) »10. Le 1er avril 1919, il est nommé secrétaire régional de la 9ème zone de l’AF dont la permanence est fixée au 9 Rue des Arts à Toulouse11. Il conserve cette fonction jusqu’à la dissolution de l’AF à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1920, il est membre du comité de rédaction de La Revue méridionale. Le 12 décembre 1922, il dîne avec Charles Ebelot, avocat à la cour d’appel, à l’hôtel de la Compagnie du Midi à Béziers. Les deux hommes s’installent à une table voisine d’un couple. Une jeune femme accompagnée, pour leur plus grande stupéfaction, de Joseph Caillaux, ancien ministre, condamné pour intelligence avec l’ennemi durant la Première Guerre mondiale. Les deux hommes humilient publiquement leur voisin de table et le forcent à quitter l’établissement sous les huées de la salle12. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 6 février 1940, son domicile est fouillé et une somme de mille sept cents francs lui est subtilisée par un cambrioleur13. Alban Castelbert meurt le 26 octobre 1964 à Lévignac.


1 Acte de naissance n°13 d’Alban Marie Henri Jules Castelbert du registre des naissances, mariages et décès de l’année 1877 de Préserville, Archives départementales de la Haute-Garonne, 2 E 3612.

2 La Mayenne, 3 décembre 1904, p. 3.

3 La Tribune de l’Aube, 30 novembre 1904.

4 Registre matricule de la classe 1897 du n°1001 au n°1500 de Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, 11 R 247.

5 L’Express du midi, 23 décembre 1906.

6 L’Express du midi, 22 décembre 1906.

7 L’Éclair, 13 octobre 1906.

8 L’Action française, 25 décembre 1910.

9 L’Action française, 22 février 1917.

10 L’Action française, 16 août 1919.

11 Almanach de l’Action française, 1924, p. 209-210.

12 L’Éclair, 17 novembre 1922.

13 La Dépêche, 9 février 1940, p. 3.


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