11 avril 1895 à Saint-Étienne (Loire) – mort pour la France le 23 avril 1917 au Mort-Homme (Meuse).
Lucien Audisio est le frère cadet d’Emmanuel[1]. Il étudie la musique à Dijon où il obtient, deux premiers prix du Conservatoire en 1909, section violon et violoncelle. L’Action française rapporte qu’il est un jeune musicien de talent en vertu de son premier prix de violoncelle du Conservatoire national en 1913, et de ses débuts de carrière comme premier violoncelliste-solo de l’Opéra et des principaux concerts de Paris[2]. Il se fait également un nom comme compositeur ; deux de ses quatuors à corde sont joués en mai 1917, au Conservatoire. Le 5 septembre 1914, il s’engage volontairement dans l’armée et rejoint le 13ème RA. Le 16 avril 1915, il est envoyé au 167ème RI. Dans les tranchées, il compose un conte intitulé Aube sanglante. Il est blessé par balle, le 13 juillet 1915, à La Harazée en Argonne, au niveau de la cuisse gauche et du bras droit[3]. Le 7 juin 1916, il sert au 322ème RI et passe le grade de caporal tambour major le 12 juillet. Un mois plus tard, il est promu sergent tambour major puis transféré au 96ème RI, aux côtés de son frère Emmanuel, le 1er septembre 1916. Il est alors honoré d’une première citation : « Sergent au 96ème RI. A conduit avec énergie et entraîné par son exemple plusieurs équipes de brancardiers. Est allé comme volontaire, dans la nuit du 8 au 9 août, chercher le corps d’un officier en avant des premières lignes et a réussi à le ramener. Le même jour, a rapporté sur son dos un blessé, des premières lignes au poste de secours, traversant sur huit cents mètres environ un terrain découvert »[4]. Le 8 septembre 1916, il démission de sa fonction de tambour major et est affecté comme sergent au peloton 437. Il est mortellement frappé par un obus en pleine poitrine, le 23 avril 1917, au Mort-Homme, et meurt dans les bras de son frère. Lucien Audisio fait l’objet d’une citation à l’ordre de la division le 7 mai suivant : « Engagé volontaire pour la durée de la guerre, en 1914, dans l’artillerie, est passé, sur sa demande, dans l’infanterie, en avril 191 afin d’y remplir un rôle plus actif. N’a cessé de se faire remarquer par son entrain et son courage. Blessé le 12 juillet 1915, est revenu au front volontairement ; a été cité à l’ordre du jour pour sa belle conduite devant Verdun. A été tué le 23 avril 1917, en surveillant des travaux sur un terrain battu par l’artillerie ennemie »[5]. La croix de guerre avec étoile d’argent lui est décernée à titre posthume. Son corps est inhumé à proximité de Verdun.
[1] Acte de naissance n°897 de Lucien Audisio du registre des naissances de l’année 1895 de Saint-Étienne, Archives municipales de Saint-Étienne, 2 E 119.
[2] L’Action française, 19 juillet 1917.
[3] L’Action française, 13 janvier 1916.
[4] L’Action française, 21 janvier 1917.
[5] Registre matricule de la classe 1915 du n°1 au n°500 du 6ème bureau de la Seine, Archives de Paris, D4R1 1884.