TAILLIEZ (Gabriel)


11 mai 1893 à Besançon (Doubs) – mort pour la France le 27 février 1915 à Perthes-lès-Hurlus (Marne).

Livre d’or des anciens élèves et professeurs de l’Institut catholique de Paris, morts pour la France : 1914-1919, 1923, p. 597.

Gabriel Tailliez est le fils de Paul Tailliez, rédacteur en chef du Nouvelliste de la Sarthe[1]. Il fait des études classiques chez les Jésuites français du collège Saint-Jean-Berckmans à Florennes, en Belgique, puis suit des cours de l’Institut catholique de Paris, en section de philosophie, durant quelques mois en 1912[2]. Il est finalement diplômé bachelier ès lettres avec mention à la Sorbonne. Sur les conseils de son père, il fait un stage d’ouvrier typographe dans une imprimerie de la Sarthe avant d’embrasser une carrière de journaliste comme son père, en tant que secrétaire de rédaction du Réveil savoyard. Ce journal est d’abord imprimé à Paris puis à Chambéry comme organe local de l’AF dont il devient un ligueur notoire. En parallèle de son métier, il s’inscrit à la faculté des lettres de Grenoble comme candidat à la licence. Avant-guerre, il lutte en faveur de la loi des trois ans à laquelle il se soumet en novembre 1913, enrégimenté à Paris, au 104ème RI comme soldat de 2ème classe. Lorsque la guerre éclate, Gabriel Tailliez est blessé à la tête le 22 août 1914 au combat d’Ethe en Belgique[3]. Il est soigné quelques semaines, à Verdun, puis au Mans, durant lesquelles il rédige Récit d’un blessé qu’il fait publier dans Le Nouvelliste de la Sarthe. Gabriel Tailliez est tué précipitamment début 1915 en participant à l’attaque de la ligne Challerange-Bazancourt, dont les Allemands se servaient pour ravitailler le fort de Brimont, d’où ils bombardaient Reims. Une citation posthume à l’ordre du corps d’armée, signée du général Gabriel Putz, lui rend hommage : « Blessé une première fois à Ethe, le 22 août 1914, est revenu sur le front sur sa demande, le 14 octobre ; a pris part aux affaires de Perthes-lès-Hurlus à partir du 15 février ; est sorti des tranchées, le 27 février, en tête de sa section entraînant ses camarades dans la charge à la baïonnette et les encourageant par la parole et par l’exemple. Est tombé face à l’ennemi, glorieusement frappé d’une balle au front ». La croix de guerre lui est décernée.


[1] L’Action française, 22 septembre 1914, 9 mars 1915, 17 juillet 1915.

[2] Association des anciens élèves de l’Institut catholique de Paris, op. cit., p. 597-599

[3] Registre matricule de la classe 1913 du n°1501 au n°2002 du Mans, Archives départementales de la Sarthe, 1 R 1241.


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