ABBÉ (Alfred)


18 avril 1896 à Nantes (Loire-Atlantique) – mort le 15 mars 1965 à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Alfred Abbé est le fils d’Alfred Jean Marie Abbé, journalier, et de Marie Victoire Armance Buffet, couturière[1]. Graveur-lithographe et Camelot du Roi à l’âge de dix-sept ans, il est arrêté le 1er juin 1913 lors d’une manifestation en l’honneur de Jeanne d’Arc avec d’autres militants. Il lui est reproché d’avoir porté des coups aux agents de police[2]. Au début de la Première guerre mondiale, il s’enrôle au 65ème RI le 7 août 1914 et part aux armées le 22 novembre suivant[3]. Il est blessé à la tête par balle le 25 septembre 1915. Son oreille gauche et son cuir chevelu sont entaillés et il est évacué vers l’hôpital bénévole Sainte-Marthe à Périgueux[4]. Cette blessure lui vaut une citation à l’ordre du corps d’armée le 1er octobre 1915 : « Engagé volontaire, a toujours fait preuve du plus grand courage. A été blessé grièvement le 25 septembre, à Mesnil-lès-Hurlus, en coupant comme volontaire les réseaux de fil de fer »[5]. Après un temps de convalescence, il rentre au dépôt le 21 décembre 1915 et rejoint son unité aux armées le 21 avril 1916. Promu caporal le 16 juillet 1916, il est de nouveau évacué le 30 novembre, en raison de sévères gelures aux pieds, à l’hôpital de Montargis. En mars 1917, il rentre au dépôt puis est transféré au 147ème RI où il est nommé serge le 28 avril. Au mois d’octobre, il est désigné pour servir dans l’armée d’Orient et est donc affecté au 58ème RI puis au 40ème RI le 3 janvier 1918. À la fin de la guerre, il est rapatrié le 5 juillet 1919 avec le 65ème RI puis démobilisé. Alfred Abbé est décoré de la croix de guerre avec étoile de vermeil. Il est ensuite affecté comme chemins de fer d’Orléans comme homme d’équipe à Chantenay en mai 1920 jusqu’en mai 1931. Alfred Abbé épouse Jeanne Léontine Ferron, couturière divorcée, à Nantes le 18 mars 1922[6]. Pendant tout l’entre-deux-guerres, lui et son épouse répondent régulièrement aux différentes souscriptions de L’Action française. Les séquelles de sa blessure à la tête lui provoquent périodiquement des céphalées, des vertiges et même des éblouissements. Une radiographie de la tête permet de révéler un éclat métallique de la grosseur d’un grain de millet, et de bénéficier d’une pension à compter de juillet 1938. Fin 1936, il est affecté par deux décès rapprochés : celui de son frère Victor Abbé, mort près de Faya-Largeau au Tchad le 7 février 1935[7], et celui de sa mère, survenu le 4 novembre 1936 à Maintenon (Eure-et-Loir). Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est rappelé dans l’armée, et affecté au centre militaire n°6, mais ne semble pas participer aux combats. En 1956, il est décoré de la médaille militaire. Son épouse meurt le 2 novembre 1954 à Montauban et lui-même décède dans la même ville le 15 mars 1965.


[1] Acte de naissance n°82 d’Alfred Stanislas Félix Abbé du registre des naissances de l’année 1896 du 3ème canton de Nantes, Archives départementales de la Loire-Atlantique, 1 E 1905.

[2] Le Phare de la Loire, 2 juin 1936, p. 5.

[3] Registre matricule de la classe 1916 du n°3500 au n°4000 de Nantes, Archives départementales de la Loire-Atlantique, 1 R 1352.

[4] L’Action française, 2 octobre 1915.

[5] L’Action française, 15 avril 1916.

[6] Acte de mariage n°41 d’Alfred Stanislas Félix Abbé et Jeanne Léontine Ferron du registre des mariages de l’année 1922 du 5ème canton de Nantes, Archives municipales de Nantes, 1E 2415.

[7] Acte de décès n°249 de Victor Abbé du registre des décès de l’année 1935 des 5ème et 6ème cantons de Nantes, Archives municipales de Nantes, 1E 2620.


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