BOURGOIN (Henri)


28 septembre 1888 à Chaumont (Haute-Marne) – mort pour la France le 10 novembre 1914 à Saint-Éloi en Belgique.

Henri Bourgoin
© Le Coup de fouet, 30 juin 1912, p. 110.

Henri Bourgoin est le fils de Joseph Marie Alphonse Bourgoin, manouvrier, et de Marie Henriette Baldauf, sans profession[1]. Comptable de métier, Henri Bourgoin compte parmi les fondateurs des Camelots du Roi. Le 18 avril 1909, il est arrêté avec Joseph Cournon et M. Gicquel, père et fils, devant la statue de Jeanne d’Arc, place Saint-Augustin à Paris, tandis qu’il dépose une gerbe de fleurs ou vend L’Action française selon les versions[2]. Henri Bourgoin proteste à son interpellation et aurait insulté un agent de police de « sale boule de suif à Clémenceau »[3]. Cinq jours après, il est condamné par la dixième chambre du tribunal correctionnel de la Seine à six jours de prison pour outrages aux agents[4]. Le 22 août 1909, il est une nouvelle fois arrêté en vendant le journal avec un autre Camelot du Roi du nom de Tortarelli, devant la gare Saint-Lazare. Il est relâché après l’enregistrement du procès-verbal au poste de police[5]. Le 8 octobre 1909, il est incorporé au 160ème RI. Au terme de son service militaire, il est envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1911[6]. Le 28 décembre, il est condamné à quinze jours de prison pour avoir outragé par gestes le président Armand Fallières en vendant le jouet mécanique « Tire la barbichette » sur les grands boulevards parisiens. Il est arrêté le 18 octobre 1912 dans le 9ème arrondissement pour accomplir sa peine de prison[7]. En 1912, il devient gérant et rédacteur du périodique Coup de fouet humoristique et satirique, politique et social. Le 23 avril 1912, il fait évader le Camelot du Roi Gabriel Durup de Baleine, avec la complicité de Norbert Pinochet, au moyen d’un canular téléphonique au directeur de la maison centrale de Clairvaux. Le 25 août, il est arrêté aux abords de la Bourse du Commerce tandis qu’il vend le portrait du juif Lucien Baumann, administrateur délégué des Grands moulins de Corbeil, accusé d’espionnage pour le compte de l’Allemagne[8]. Jusqu’au 9 septembre, il est arrêté trois fois pour le même motif[9]. Le 24 mai 1913, il épouse Marcelline Fortépaule, femme de chambre, dans le 9ème arrondissement de Paris[10]. Lors de la Grande Guerre, il est rappelé à la mobilisation et rejoint son régiment, le 4 août 1914. Henri Bourgoin disparait le 10 novembre suivant lors des combats de Saint-Éloi en Belgique[11]. Sa veuve reçoit un secours de cent cinquante francs le 20 mai 1916.


[1] Acte de naissance n°203 de Henri Justin Bourgoin du registre des naissances de l’année 1888 de Chaumont, Archives départementales de la Haute-Marne, 1 E 121/180.

[2] L’Action française, 21 avril 1909.

[3] « Boule de suif » fait référence au personnage d’une prostituée tirée d’une nouvelle éponyme de Guy de Maupassant datant de 1880.

[4] L’Action française, 24 avril 1909.

[5] L’Action française, 23 août 1909.

[6] Registre matricule de la classe 1908 du n°1209 au n°1292 de Neufchâteau, Archives départementales des Vosges, 1R1615-116251.

[7] L’Action française, 19 octobre 1912.

[8] L’Action française, 29 août 1912.

[9] L’Action française, 10 septembre 1912.

[10] Acte de mariage n°581 de Henri Justin Bourgoin et Marcelline Fortépaule du registre des mariages de l’année 1913 du 9ème arrondissement de Paris, Archives de Paris, 9M 282.

[11] L’Action française, 25 juin 1916.


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