14 mai 1885 à Compiègne (Oise) – mort le 19 décembre 1943 dans le 14ème arrondissement de Paris.
Gabriel Dubloc est le fils d’Edmond Charles Édouard Dubloc, propriétaire, et de Marie Victorine Eugénie de Beaussier, propriétaire[1]. Lorsqu’il est appelé au service militaire, il est incorporé le 7 octobre 1907 au 67ème RI. L’année suivante, il passe les grades de soldat de 1ère classe puis de caporal[2]. Le 27 septembre 1909, il est envoyé dans la disponibilité et rejoint les premiers Camelots du Roi. Il aide à la formation d’une section à Compiègne entre juillet et novembre 1910 puis gagne la capitale[3]. De 1911 à 1912, il est trésorier du premier comité directeur des Camelots du Roi[4]. Le 23 janvier 1911, il prend part à une manifestation en soutien à Lucien Lacour, lors de l’inauguration du musée océanographique, rue Gay-Lussac, dans le 5ème arrondissement de Paris[5]. Le 27 février, il est arrêté lors de la cinquième représentation de la pièce de théâtre Après moi à la Comédie-Française[6]. Inculpé pour violences et voies de fait envers des agents de police, il est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à huit jours de prison et seize francs d’amende le 4 mars[7]. Lors du procès de Lucien Lacour, le 28 mars, il crie au président Ausset dans la salle d’audience : « Laissez parler les témoins ! Vous nous embêtez ! »[8]. En conséquence, il est condamné à six mois de prison pour tumulte à l’audience et outrage par paroles à agents. Son incarcération est néanmoins réduite à trois mois le 13 mai[9]. Ce deuxième jugement entraîne sa dégradation au rang de soldat de 2ème classe pour avoir subi deux condamnations formant un total supérieur à trois mois de prison. Mais le moral de Gabriel Dubloc demeure intact et il persévère dans son militantisme royaliste. Lors de la fête du 14 juillet 1911, il est arrêté avec soixante-deux autres Camelots du Roi pour avoir sifflé le président de la république[10]. Au cours de la deuxième quinzaine de juillet, il vient exiger, accompagné de Maurice Pujo, rétractation ou réparation par les armes au dramaturge juif Henry Bernstein. La discorde résultant d’une lettre publiée au mois de février 1911 et jugée offensante par Lucien Lacour[11]. Le 26 juillet, Maurice Pujo affronte Henry Bernstein. Gabriel Dubloc, en qualité de témoin, atteste de la défaite de Maurice Pujo à la septième reprise. Au début de la Première Guerre mondiale, exerçant le métier de fondeur, il épouse Irma Régina Rebuffel, petite-fille de l’ancien maire et député de Digue, le 3 août 1914 dans le 10ème arrondissement de Paris, avant de rejoindre son régiment[12]. Gabriel Dubloc est blessé par un éclat d’obus, reçu dans le ventre près de Berry-au-Bac (Aisne), le 21 septembre 1914. Il est évacué et soigné à l’hôpital de Guéret (Creuse) puis envoyé en convalescence dans un hôpital installé au château de Moise où il croise Octave de Barral, convalescent lui aussi[13]. Rentré au dépôt le 27 février 1915, il est transféré au 267ème RI le 19 mai. Le 6 octobre, il bascule à la 2ème compagnie de mitrailleurs. Le 23 décembre 1916, il est évacué à l’hôpital V.R. 68 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) où il est soigné jusqu’au 30 mai 1917. Sa blessure de guerre antérieure dégrade profondément sa santé et manifeste des signes de sclérose pleuro-pulmonaire. Il est transféré dans plusieurs hôpitaux notamment à Grenoble et à Chartres. La commission de réforme de la Seine le classe dans le service auxiliaire à partir du mois de mai 1917, pour bronchite à répétition et congestion du sommet du poumon droit. Il est autorisé à se retirer à Paris en novembre 1917 et obtient d’être réformé compte tenu de la dégradation de ses poumons et de sa santé médiocre. Après-guerre, il poursuit son militantisme royaliste. En juin 1926, il est un membre actif de la section du 15ème arrondissement de Paris[14]. Pendant l’entre-deux-guerres, il souscrit régulièrement au journal L’Action française et récolte des dons. Ainsi, le 25 août 1927, il rassemble 883 francs avec l’aide d’une soixantaine de parisiens de sa section, et remet personnellement la somme à Charles Maurras[15]. Le 17 novembre 1936, il divorce de son épouse. Toujours resté fidèle à l’AF, Gabriel Dubloc succombe des suites d’une longue maladie, le 19 décembre 1943[16]. Son acte de décès précise qu’il était employé de bureau[17].
[1] Acte de naissance n°227 de Gaston Charles Édouard Gabriel Dubloc du registre des naissances de l’année 1885 de Compiègne, Archives départementales de l’Oise, 3E159/127.
[2] Registre matricule de la classe 1905 du n°501 au n°100 de Compiègne, Archives départementales de l’Oise, RP 947.
[3] L’Action française, 24 juillet 1910.
[4] L’Action française, 22 janvier 1912.
[5] L’Action française, 24 janvier 1911.
[6] L’Action française, 28 février 1911.
[7] La Lanterne, 6 mars 1911.
[8] La Petite République, 29 mars 1911.
[9] L’Action française, 14 mai 1911.
[10] L’Action française, 15 juillet 1911.
[11] L’Action française, 27 juillet 1911.
[12] L’Action française, 24 janvier 1915.
[13] L’Action française, 17 décembre 1914.
[14] L’Action française, 27 juin 1926.
[15] L’Action française, 22 octobre 1927.
[16] L’Action française, 24 décembre 1943.
[17] Acte de décès n°5916 de Gaston Charles Édouard Gabriel Dubloc du registre des décès de l’année 1943 du 14ème arrondissement de Paris, Archives de Paris, 14D 441.