4 septembre 1890 à Nîmes (Gard) – morte pour la France le 20 août 1918 à Pierrefonds (Oise).

D’origine bourgeoise, Élisabeth Jalaguier est élevée au château de Luc à Luc-sur-Orbieu (Aude). Passionnée de littérature, elle entre à l’École normale de Nîmes. Quand la Première Guerre mondiale éclate, elle suit des cours d’infirmière puis est affectée à l’hôpital militaire de Nîmes[1]. Elle rejoint la ligne de front en 1916 comme infirmière de la Société de secours des blessés militaires à l’ambulance n°15. Elle fait la connaissance du médecin militaire Paul Maurer avec qui elle se fiance. Décorée de la croix de guerre et de la croix d’Italie, elle est tuée au chevet de ses blessés le 20 août 1918 à l’hôpital militaire de Pierrefonds. Une citation à l’ordre de la 10ème armée, sous la signature du général Mangin, consacre son service : « Infirmière qui, depuis plus de deux ans de séjour ininterrompu au front, a donné les plus beaux exemples de dévouement et de courage pendant les nombreux bombardements auxquels elle a été soumise (Gailly, Bouleuse, Froidos, Soissons, Vicence, Pierrefonds). Le 20 août, au cours d’un bombardement particulièrement violent et continu, a fait preuve du plus parfait mépris du danger et du plus bel idéal. Tuée à son poste, au chevet de ses blessés qu’elle cherchait à rassurer ». Élisabeth Jalaguier adhérait aux idées de L’Action française[2]. Son amie, mademoiselle Zborromirsky, témoigne de l’admiration qu’elle vouait à Jeanne d’Arc. Elle est la seule femme dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de Nîmes. Georges Clémenceau lui décerne la Légion d’honneur à titre posthume avec ces mots : « Elle était animée du plus bel esprit de sacrifice et du plus pur idéal patriotique ». Elle est enterrée au cimetière militaire de Pierrefonds où elle a été transférée en 1974, après avoir été inhumée au cimetière civil. Le 5 juin 1955, un monument dédié aux infirmières militaires est spécialement élevé à l’emplacement où est tombée l’infirmière nîmoise[3].
[1] Vie et bonté, organe officiel de la Croix-Rouge française, n°69, septembre-octobre 1955, p. 38.
[2] L’Action française, 21 juin 1920
[3] Norman-Jardin, « FAIT DU JOUR Élisabeth Jalaguier, l’héroïne nîmoise de la guerre 14-18 », Objectif Gard, 11 novembre 2018 [consulté le 18 mai 2024]. Disponible sur : https://www.objectifgard.com/