JOUÉ (Raphaël)


14 mars 1877 à Villelongue-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales) – mort pour la France le 22 août 1914 à Éthe en Belgique.

Raphael Joué
© La Saint-Cyrienne

Raphaël Joué est un militaire de carrière, fils et frère de ligueurs de la région Villelongue-de-la-Salanque[1]. Le 26 octobre 1898, il intègre la promotion Marchand de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr dont il sort sous-lieutenant au 157ème RI en 1900[2]. Deux ans plus tard, il est nommé lieutenant. Le 9 avril 1909, il est affecté au 4ème RTA et sert en Tunisie jusqu’en 1911, puis quelques mois en Algérie et dans la région de Casablanca au Maroc entre 1912 et 1914. Étant capitaine au 4ème RTA, lors des émeutes de Fès au Maroc en 1912, il est atteint de trois balles qui lui traversent le poumon droit, une autre lui brise la clavicule du bras droit le 8 avril 1912. Juste avant d’être immobilisé, il effectuait une reconnaissance dans la ville pour délivrer les Européens et quelques officiers de la mission militaire enfermés dans divers quartiers[3]. Le général de brigade écrit à son propos : « Officier remarquable, le capitaine Joué intelligent et instruit est un conducteur d’hommes. Cet excellent officier est doublé d’un vaillant soldat, ses quatre blessures de guerre sont des plus glorieuses car elles ont été reçues en se rejetant dans le coupe-gorge de Fez pour délivrer ses camarades ; mérité d’être poussé exceptionnellement ». Le général Lyautey lui remet la croix de la Légion d’honneur en personne, à l’hôpital de Fès en mai 1912[4]. Il est rapatrié en France en 1914 avec les décorations d’officier du Nichan Iftikhar de Tunis et la médaille commémorative du Maroc. Le capitaine Joué au 103ème RI est finalement tué dans les premiers combats de la Première Guerre mondiale. Il reçoit cette citation honorifique à l’ordre du 4ème corps d’armée le 27 janvier 1915 : « Quoique déjà blessé, n’a pas hésité pour observer l’ennemi à traverser à différentes reprises un pont de chemin de fer battu par un feu violent. Mortellement blessé, n’a cessé jusqu’au dernier moment d’encourager ses hommes donnant un magnifique exemple d’énergie et de bravoure ».


[1] L’Action française, 13 novembre 1916.

[2] Registre matricule de la classe 1897 du n°1 au n°494 de Perpignan, Archives départementales des Pyrénées-Orientales, 13NUM1R433.

[3] L’Action française, 23 avril 1912.

[4] Ibid., 2 novembre 1916.

 


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