20 décembre 1890 à Tourville (Manche) – mort le 17 août 1948 dans le 8ème arrondissement de Paris.

Bienaimé Jourdain est un ancien membre de la section d’AF de Cherbourg[1]. Il est d’ailleurs arrêté comme Camelot du Roi en 1909[2]. Au début de la guerre, il est affecté au 36ème RI comme sergent où il est blessé une première fois le 17 septembre 1914. Après plusieurs mois de convalescence, il retourne au combat. Dans les ruines de Neuville-Saint-Vaast, il est grièvement blessé au visage le 1er juin 1915. La moitié de sa face est mutilée par un éclat d’obus. Il devient dès lors une gueule cassée. Durant cinq ans, il est soigné avec les autres blessés de la face dans la 5ème division au Val-de-Grâce dit « le service des baveux ». Dès 1919, il fonde une amicale avec Albert Jugon destinée aux mutilés. Deux ans plus tard, Bienaimé Jourdain, le colonel Yves Picot et Albert Jugon décident de transformer l’amicale en une « Union des blessés de la face et de la tête » le 2 juillet 1921. Jourdain devient le premier secrétaire général du groupement et dédie sa vie à porter assistance aux gueules cassées : « allocation maladie, décès, orphelins, bourses d’études, rééducation, prêt d’honneur »[3]. Il soutient notamment la création du centre d’appareillage maxillo-facial dirigé à l’hôpital Lariboisière par le docteur Ponroy, puis celui de Rennes dirigé par le commandant Georges Charles Maurice Virenque. Son dévouement auprès des mutilés lui vaut d’être élevé à la dignité de chevalier de la Légion d’honneur en 1921 puis officier du même ordre en 1937[4]. Le 26 février 1921, il épouse Élisabeth Gigandon dans le 5ème arrondissement de Paris. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il cherche à maintenir l’Union des blessés de la face et de la tête tout en se repliant à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Il organise la première assemblée générale d’après-guerre, le 1er février 1948. Bienaimé Jourdain meurt le 17 août 1948. Il est inhumé au cimetière des Gueules cassées à Moussy-le-Vieux. Albert Jugon lui succède à la tête de l’Union des blessés de la face et de la tête.
[1] L’Action française, 27 octobre 1914, 25 janvier 1915, 7 juillet 1915, 17 août 1916.
[2] Ibid., 4 juin 1909.
[3] « Les fondateurs », Union des Blessés de la Face et de la Tête, [consulté le 20 mai 2024]. Disponible sur : https://www.gueules-cassees.asso.fr/
[4] Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (c-132238).