QUILLERY (Jacques)


16 mai 1882 à Tours (Indre-et-Loire) – mort le 2 février 1959 à Amboise (Indre-et-Loire).

Jacques quillery
© Bibliothèque nationale de France, Musée Air France, 2013-273394, L’Aérophile, 1er au 15 décembre 1917, p. 419

Né le 16 mai 1882 à Tours, Jacques Quillery est le deuxième fils de Marie Louis Quillery, commerçant, et de Marie Eugénie Bonni, fille d’un sculpteur[1]. À l’âge de vingt ans, il s’engage volontairement au 20ème RCC pour une durée trois ans, le 22 septembre 1902. Il y devient brigadier le 12 juin 1903 puis brigadier fourrier la même année. Promu maréchal des logis en 1905, il obtient peu de temps après son certificat d’aptitude à l’emploi comme chef de peloton dans la réserve. En février 1908, il est nommé sous-lieutenant de réserve au 7ème RH. Devenu négociant, il épouse Marie-Thérèse Valladon le 8 novembre suivant à Argenton-sur-Creuse (Indre)[2]. Sa jeune épouse de vingt-trois ans décède un an plus tard, le 25 novembre 1909[3]. Avant-guerre, Jacques Quillery est un membre fondateur de la section de Tours[4]. Devenu sous-lieutenant en 1912, il passe son brevet d’aviateur l’année suivante[5]. Après trois années de veuvage, il se remarie le 3 mai 1913 avec Georgette Calmon à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis) dont il divorce le 28 octobre 1920[6]. Lorsque la guerre éclate, il est observateur en avion EA VBI mixte 35 à compter du mois de décembre 1914. En mars 1915, il est élève pilote à la réserve générale aéronautique. Le 15 juin, il est blessé en chutant de son avion au retour d’une reconnaissance qui lui coûte un nez cassé et un traumatisme des yeux. Rapidement rétabli, il reçoit une citation à l’ordre de l’armée le 3 février 1916 : « Depuis son arrivée à l’escadrille, a fait plus de 100 heures de vol au-dessus des lignes ennemies. Excellent pilote vigoureux et allant. A ramené fréquemment son appareil gravement atteint par les projectiles »[7]. Il combat notamment en Serbie en tant que pilote à l’escadrille N87, de juillet à septembre 1916. Promu 1er adjoint technique du commandement de l’aéronautique de l’armée française en Orient, il est ensuite envoyé en mission en Roumanie où il commande le détachement d’aviation française de Botoșani, entre le 15 septembre 1916 et le 28 janvier 1918. En janvier 1917, il effectue un vol de six cents kilomètres en cinq heures en partance de Salonique, au cours duquel il bombarde la capitale bulgare, Sofia, et atterrit sain et sauf en Roumanie[8]. Ce fait d’armes lui vaut une citation à l’ordre de l’armée le 15 février 1917 : « Excellent pilote a exécuté sur sa demande un raid de plus de 500km au cours duquel il a bombardé une capitale ennemie faisant preuve en des circonstances difficiles des plus belles qualités d’endurance et d’énergie »[9]. Le 3 juin 1918, il est promu 2ème adjoint technique au commandement de l’aéronautique de l’armée d’Orient. Au mois d’octobre, il commande par intérim l’aéronautique de l’armée d’Orient puis commande au sein de l’aéronautique de l’armée de Hongrie. Durant un temps, il est même directeur d’un bureau commercial de Belgrade avant d’être promu au grade de capitaine de réserve le 25 septembre 1918. Il est ensuite rattaché au groupe aéronautique de Saint-Cyr puis se retire à Paris. Jacques Quillery reçoit un nombre important de décorations françaises et étrangères durant la Première Guerre mondiale parmi lesquelles la croix de guerre française avec une étoile de vermeil et une palme, le sabre d’honneur de Roumanie (septembre 1916), la croix de guerre de Roumanie (octobre 1916), la médaille de chevalier de la Légion d’honneur (31 janvier 1919), la croix de guerre serbe (janvier 1919), la médaille de bravoure de Serbie (janvier 1919), l’étoile de Roumanie (décembre 1919) ainsi que plusieurs citations à l’ordre de l’armée serbe et roumaine. Le 13 décembre 1919, il donne une conférence à la section de Tours sur la situation économique en Serbie. Jacques Quillery poursuit sa carrière d’aviateur au sein du 3ème régiment d’aviation de chasse le 30 août 1920 puis au 35ème régiment d’aviation de chasse le 17 octobre 1922[10]. Il y est promu chef de bataillon le 7 janvier 1929. Dans les années 1930, il est d’abord affecté au 1er groupe d’ouvriers d’aéronautique puis passe à la 14ème compagnie de l’air le 1er octobre 1934. En mars 1937, il est affecté à la base aérienne de Paris à Issy-les-Moulineaux. Sa carrière exemplaire lui vaut d’être élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1937[11]. Il décède le 2 février 1959 à Amboise.


[1] Acte de naissance n°537 de Jacques Marie Émile Quillery du registre des naissances de l’année 1882 de Tours, Archives départementales d’Indre-et-Loire, 6NUM8/261/284.

[2] Acte de mariage n°45 de Jacques Marie Émile Quillery et Marie-Thérèse Valladon du registre des mariages de l’année 1908 d’Argenton-sur-Creuse, Archives départementales de l’Indre, 3 E 006/42.

[3] Acte de décès n°127 de Marie-Thérèse Valladon du registre des décès de l’année 1909 d’Argenton-sur-Creuse, Archives départementales d’Indre-et-Loire, 3 E 006/43.

[4] L’Action française, 2 novembre 1916.

[5] Ibid., 30 mai 1913.

[6] Acte de mariage n°19 de Jacques Marie Émile Quillery et Georgette Calmon du registre des mariages de l’année 1913 de Neuilly-Plaisance, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, NPL NC16.

[7] L’Action française, 4 avril 1916.

[8] La Dépêche algérienne, 20 janvier 1917.

[9] L’Aérophile, 1er au 15 décembre 1917, p. 419.

[10] Registre matricule de la classe 1902 du n°1 au n°404 de Tours, Archives départementales de l’Indre-et-Loire, 1 R 715.

[11] L’Air, n° 415, 20 février 1934.


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