15 mars 1893 à Beaucaire (Gard) – mort le 5 mars 1981 à Nîmes (Gard).
Louis Sentupéry est le fils de Charles Adolphe Sentupéry, négociant, et de Marie Pascale Élisabeth Louise Baccara, sans profession[1]. Lors de la fondation de l’AF, sa mère devient membre des Dames royalistes[2]. Fervent catholique, il est arrêté le 12 novembre 1911 lors de la manifestation contre l’éviction des Petites-Sœurs de l’Assomption à Nîmes[3]. Il est condamné le 5 décembre par le tribunal correctionnel de Nîmes à cent francs d’amende pour violences et voies de fait contre agents. En octobre 1912, Louis Sentupéry est étudiant en médecine et président des Camelots du Roi de Nîmes[4]. Au début de la Première Guerre mondiale, il est incorporé auprès de la 15ème section d’infirmiers militaires le 10 août 1914. Le 5 décembre, il est envoyé sur le front et bascule à la 16ème section lors de la Saint-Sylvestre. Le 15 février 1915, il passe au 122ème RI comme brancardier. Il est blessé le 22 juillet 1916, d’un éclat d’obus à la main droite, en ramassant des blessés, dans le secteur de Souville (Meuse). Évacué rapidement, il est soigné à l’ambulance 4/70 à Bazoilles-sur-Meuse (Vosges). Sa blessure fait l’objet d’une citation à l’ordre de la 37ème division du groupe de brancardiers : « Sentupéry, brancardier modèle. Au cours des journées des 15 et 16 juillet 1916, opérant dans une zone violemment bombardée, a fait preuve de beaucoup de courage et de la plus parfaite abnégation. A été atteint le 22 juillet, d’un éclat d’obus au moment où il transportait un blessé au poste de secours »[5]. Une fois rétabli, il est envoyé en renfort aux armées le 5 mai 1917. Au mois d’avril 1918, il est promu caporal et survit jusqu’à la fin de la guerre. Il est finalement rapatrié et passe par l’hôpital de Lyon le 20 septembre 1918. En octobre, il est transféré à la 14ème section d’infirmiers militaires puis promu médecin auxiliaire le 1er juillet 1919. De retour à Nîmes au mois d’octobre 1919, il est confirmé comme membre du bureau directeur de la section locale[6]. En 1922, il collabore au Courrier du Midi[7]. À partir de 1923, il devient le secrétaire régional de la partie ouest de la 10ème zone c’est-à-dire l’Hérault, le Gard, la Lozère et le Vaucluse[8]. Publiciste de métier, il se présente sur la liste catholique et royaliste du 3ème canton lors des élections municipales à Nîmes et est élu au conseil municipal le 10 mai 1925[9]. Le 1er mars 1932, le mariage in nigris[10] est célébré entre Louis Sentupéry et Louise Michel, ligueuse d’AF, sans profession, au domicile de la mariée à Nant (Aveyron)[11]. Elle est la nièce de Monseigneur Michel, curé-archiprêtre de la cathédrale de Nîmes. À ce moment, il exerce comme médecin au 6 rue de la Maison Carrée à Nîmes. Le couple fait part de la naissance de leur fille Odile dans L’Action française l’année suivante[12]. Le 28 février 1936, Louis Sentupéry est notifié à son domicile de la dissolution des sections d’AF de la fédération du Gard, par le commissaire spécial à la préfecture du Gard[13]. Mais le commissaire commet ici une erreur puisque Louis Sentupéry a résilié ses fonctions de président de la fédération en 1935 en raison de ses occupations professionnelles trop absorbantes. En 1937, il adresse son soutien à Maurras lors de son incarcération puis lui envoie ses félicitations lors de son entrée à l’Académie française l’année suivante. Rappelé à l’activité lors de la Seconde Guerre mondiale, il est incorporé au 7ème RG le 24 août 1939 puis rayé des contrôles de l’armée le 11 mai 1940[14]. Louis Sentupéry meurt le 5 mars 1981 à Nîmes.
[1] Acte de naissance n°36 de Louis Adolphe Léon Sentupéry du registre des naissances de l’année 1893 de Beaucaire, Archives départementales du Gard, 5 E 6592.
[2] L’Action française, 22 octobre 1931.
[3] La Croix, 8 décembre 1911, p. 5.
[4] L’Action française, 19 octobre 1912.
[5] L’Action française, 11 septembre 1916.
[6] L’Action française, 1er novembre 1919.
[7] Le Journal du Midi, 16 janvier 1922.
[8] L’Action française, 18 août 1923.
[9] Le Journal du Midi, 11 mai 1925.
[10] Les couples refusant de renier leur adhésion publique à l’AF sont contraints de se marier soit à la sacristie ou au domicile de la mariée. Cette décision résulte de la condamnation de l’AF par la Papauté entre le 20 décembre 1926 et le 10 juillet 1939.
[11] L’Action française, 13 mars 1932.
[12] L’Action française, 1er décembre 1933.
[13] L’Action française, 2 mars 1936.
[14] Registre matricule de la classe 1913 du n°1 au n°500 de Nîmes, Archives départementales du Gard, 1 R 1017.