26 mai 1892 à Bourges (Cher) – mort pour la France le 5 avril 1918 à Aubvillers (Somme).

Yves de Veillechèze de La Mardière est le fils Jean Maire Hilaire Pie de Veillechèze de La Mardière, avocat, et de Marguerite Marie Thérèse Letard de La Bouralière, sans profession[1]. Son père devient avocat à la cour d’appel de Poitiers et maire du Givre (Vendée). Lauréat de la faculté de droit de Poitiers, Yves de Veillechèze de La Mardière assure la responsabilité de secrétaire de la conférence du stage. Il partage avec Louis Marchand le secrétariat des étudiants d’AF de la section poitevine et s’investit au sein de l’Union diocésaine de la jeunesse catholique[2]. En novembre 1911, il publie une étude sur le cardinal ultramontain Louis-Édouard Pie dans la Revue critique des idées et des livres[3]. Il signe aussi quelques essais à la Fleur de Lys de l’Ouest sous le pseudonyme d’Yves de Malchèze. Le 7 décembre 1913, il fait une conférence à quatre-vingt-une jeunes filles royalistes sur le sujet de thème de l’Empire, à Poitiers[4]. Il est également le secrétaire de l’avocat d’AF Marie de Roux. Devenu lui-même avocat, Yves de Veillechèze de La Mardière poursuit ses études en vue de l’obtention d’un doctorat mais la guerre interrompt son projet. Il est incorporé au 125ème RI le 11 août 1914 puis rejoint la ligne de front à l’aide du 325ème RI. Il est fait caporal le 24 décembre[5]. Le 15 août 1915, il est promu sergent puis promu sous-lieutenant le 20 juillet 1916. Durant l’été 1917, il est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre du régiment : « Remarquable officier, très consciencieux et très dévoué. S’est dépensé sans compter pendant le séjour du régiment à Verdun en janvier 1917 et a donné à sa compagnie, le 10 juin, sous un violent bombardement, un bel exemple de courage et de sang-froid »[6]. Le 5 avril 1918, il est mortellement blessé, au cours de la résistance opposée à l’offensive allemande en Picardie[7]. Sa mort fait l’objet d’une citation à l’ordre de l’armée : « A conduit sa troupe à l’attaque avec une énergie et un entrain admirables. Est tombé glorieusement au cours du combat »[8]. Son corps est retrouvé le 27 juillet 1918 et inhumé le lendemain au cimetière Paillard[9]. En ouvrant sa cantine militaire, un carnet personnel est découvert dans lequel il écrit son épitaphe :
« En souvenir d’Yves de la Mardière
Ravi en sa jeunesse au doux monde
En expiation des erreurs d’un long siècle
Que son sang volontairement répandu
Fasse éclore
Dans une France plus belle
Des lys blancs ! »
Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Son nom figure sur la stèle des écrivains morts pour la France, au Panthéon.
[1] Acte de naissance n°365 d’Yves Augustin Hilaire de Veillechèze de La Mardière du registre des naissances de l’année 1892 de Bourges, Archives départementales du Cher, 3E 4896.
[2] Marie de Roux, « Yves de La Mardière », Revue critique des idées et des livres, 1er novembre 1919, p. 617-619.
[3] Yves de Veillechèze de La Mardière, « Le cardinal Pie et l’action politique », Revue critique des idées et des livres, 26 novembre 1911, p. 458-476.
[4]L’Action française, 28 décembre 1913, p. 2.
[5] Registre matricule de la classe 1912 du n°1001 au n°1490 de Poitiers, Archives départementales des Deux-Sèvres et de la Vienne, 9 R 2/171.
[6]L’Action française, 29 août 1917, p. 2.
[7]L’Action française, 1er mai 1918, p. 1.
[8]L’Action française, 2 novembre 1918, p. 2.
[9]Le Gaulois, 25 août 1918, p. 2.