ELBÉE (Bertrand d’)


23 septembre 1889 à Agen (Lot-et-Garonne) – mort pour la France le 23 août 1914 à Gozée en Belgique.

Bertrand D'elbée
© L’Illustration, planche 545.

Descendant d’une famille noble traditionnellement royaliste, Bertrand d’Elbée est le cinquième fils du colonel marquis Maurice d’Elbée et de Marthe Marie Jeanne Hoskier, sans profession[1]. L’intégralité des enfants sont amis de l’AF de même que leurs parents[2]. Avant-guerre, Bertrand d’Elbée est un pelotari de renom tout comme ses frères Christian et Claude. Surnommé le « pelotari gentleman », Bertrand d’Elbée est notamment le coéquipier de Joseph Apesteguy, surnommé « Chiquito de Cambo », et de Ferdinand Hirigoyen[3]. Membres de l’équipe nationale, le trio bat en trois manches, au fronton du Brun, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), le trio Melchior-Velasco-Navas. En 1908, l’exploit est renouvelé à Sare (Pyrénées-Atlantiques) en présence du roi d’Angleterre Édouard VII[4]. Le 2 octobre de la même année, il s’engage volontairement dans l’armée pour trois ans à Bayonne. Affecté au 49ème RI, il passe le grade de soldat de 1ère classe le 25 août 1909 puis celui de caporal le 25 septembre suivant avant d’être envoyé dans la disponibilité[5]. Après son service militaire, Bertrand d’Elbée devient ingénieur-chimiste à Bilbao. Les 25 et 26 février 1913, il prend part à Bordeaux, avec son frère Christian, aux manifestations patriotes contre le professeur Théodore Ruyssen[6]. Il manque d’être arrêté mais son frère n’échappe pas aux menottes policières. Rappelé à l’activité à la mobilisation générale, il regagne le 49ème RI le 3 août 1914. Il est blessé de deux balles au bras et d’un éclat d’obus à la jambe le 22 août 1914[7]. Le lendemain, il est tué sur le champ de bataille tenant le poste qu’il devait défendre jusqu’au bout. Son corps est retrouvé grâce aux démarches entreprises auprès de Carlos Arcos, attaché à l’ambassade d’Espagne à Berlin, chargé de la protection des prisonniers français. Son sacrifice est honoré d’une citation à l’ordre de la division : « Volontaire le 23 août 1914 pour aller couper les défenses accessoires des tranchées ennemies. S’acquitta de sa mission avec le dévouement le plus sublime, en dépit d’un tir nourri de mitrailleuses, et tomba mortellement frappé, après avoir frayé un chemin à la contre-attaque exécutée par sa compagnie »[8]. La croix de guerre avec étoile et la médaille militaire lui sont décernées avec la citation suivante : « Caporal brave et énergique. Au cours des contre-attaques exécutées sur le village de Gozée, le 23 août 1914, n’a cessé de donner à ses hommes le plus bel exemple de courage, jusqu’au moment où il est tombé mortellement blessé »[9].


[1] Acte de naissance n°369 de Marie Benoît Germain Bertrand d’Elbée du registre des naissances de l’année 1889 d’Agen, Archives départementales du Lot-et-Garonne, 4E 1 115.

[2] L’Action française, 3 février 1922.

[3] Notice Bertrand d’Elbée par Arantza Ynchausti, Eusko Ikaskuntza [consulté le 12 novembre 2024]. Disponible sur : https://aunamendi.eusko-ikaskuntza.eus/

[4] La Dépêche, 22 avril 1908, p. 4.

[5] Registre matricule de la classe 1908 du n°1 au n°500 de Bayonne, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, [consulté le 12 novembre 2024]. Disponible sur : https://earchives.le64.fr/

[6] L’Action française, 15 août 1916.

[7] L’Action française, 6 octobre 1914.

[8] L’Illustration, planche 545.

[9] Tableau d’honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918, Paris, Le Fare, 1921, p. 318.


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