BERNARD (Jules-Henri)


12 avril 1884 à Albi (Tarn) – mort le 14 octobre 1963 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Jules Henri Bernard
© Livre d’or du clergé et des congrégations (1914-1922), Paris, Bonne Presse, tome 1, 1925, p. 153.

Né à Albi, Jules-Henri Bernard est le fils de François Bernard, chiffonnier, et de Marie Victoire Pistre, sans profession[1]. Étudiant ecclésiastique au moment de son service militaire, le jeune homme est incorporé au 143ème RI le 8 octobre 1905. En juin 1906, il renonce au bénéfice de la dispense du fait de ses études et fait ses classes jusqu’en septembre 1907[2]. Le 31 octobre 1908, il reçoit l’habit religieux à Fiesole en Italie et entre comme novice dominicain à la province de Toulouse. À Rome, il prononce sa profession simple le 17 avril 1910 à Rome puis la profession solennelle le 18 avril 1913. Rappelé sous les drapeaux, il est rattaché au 215ème RI le 4 août 1914. Jules-Henri Bernard est ordonné prêtre le 22 novembre 1914 à Toulouse et devient ainsi le révérend père Raphaël Bernard[3]. Le jeune prêtre entame la guerre comme infirmier militaire dans le service auxiliaire. En mars 1915, il est affecté à la 16ème section d’infirmiers militaires et sert auprès de l’ambulance 4/12[4]. Sur sa demande, il est transféré en première ligne pour y remplir les fonctions de son ministère, à partir du 20 septembre 1915, comme brancardier-aumônier du 8ème BCP. Sa blessure reçue au Mort-Homme (Meuse), le 11 avril 1916, lui vaut la croix de guerre et une citation à l’ordre du 32ème corps d’armée datée du 14 mai : « Caporal brancardier d’un dévouement héroïque. N’a cessé de se prodiguer aux blessés du 11 au 13 avril 1916. Le 11 avril, a sauvé treize chasseurs blessés, réfugiés dans un abri abandonné, qui a été occupé par l’ennemi quelques instants après. Ayant eu l’oreille traversée par une balle, ne s’est pas occupé de sa blessure, est demeuré au poste de secours avancé presque encerclé et en a facilité l’évacuation ». L’Action française qui partage son fait d’armes se dit « fière de le compter parmi les siens »[5]. Le 23 novembre, il gagne une autre citation à l’ordre du jour du 32ème corps : « Modèle d’abnégation, ranimant la confiance de tous aux moments les plus difficiles par son calme et son énergie courageuse, revendique à chaque combat l’honneur de porter le plus près possible de la ligne de feu ses soins matériels aux blessés et le réconfort de son ministère de prêtre. S’est tout particulièrement distingué au cours des affaires du 27 octobre au 5 novembre 1916 »[6]. Promu au grade de sergent le 6 août 1917, le père Bernard est honoré d’une dernière citation à l’ordre de la 42ème DI le 6 septembre : « Sergent infirmier. Aumônier de bataillon. Toujours prêt aux moments difficiles pour soutenir plus encore par son exemple que par sa parole le moral des chasseurs. Est pour le service de santé un auxiliaire des plus précieux »[7]. Le père Bernard conclue la Première Guerre mondiale avec la croix de guerre assortie d’une étoile de vermeil et deux étoiles d’argent ainsi que de la médaille militaire[8]. Nommé prieur du couvent dominicain de Bordeaux après l’armistice, il reste un fidèle abonné de L’Action française au moins jusqu’en avril 1924[9]. Raphaël Bernard meurt le 14 octobre 1963 à Biarritz.


[1] Acte de naissance n°128 de Jules Henri Bernard du registre des naissances de l’année 1884 d’Albi, Archives départementales du Tarn, 4 E 4/89.

[2] Registre matricule de la classe 1904 du n°501 au n°1000 de Rabastens, Archives départementales du Tarn, 1 R 2/135.

[3] « BERNARD Raphaël », Dictionnaire biographique des frères prêcheurs [En ligne], Notices biographiques, B, version mise en ligne le 28 avril 2015 [consulté le 27 novembre 2024]. Disponible sur : http://journals.openedition.org/dominicains/2201

[4] Livre d’or du clergé et des congrégations (1914-1922), Paris, Bonne Presse, tome 1, 1925, p. 146.

[5] L’Action française, 18 juin 1916.

[6] L’Action française, 17 janvier 1917.

[7] L’Action française, 28 octobre 1917.

[8] L’Action française, 5 janvier 1922.

[9] L’Action française, 25 avril 1924.


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