11 juillet 1895 dans le 7ème arrondissement de Paris – mort le 17 septembre 1965 à Barcelone en Espagne.
Fils d’un cuisinier, Pierre Héricourt est comptable quand il est incorporé au 91ème RI le 20 décembre 1914. En avril 1915, il passe au 418ème RI où il obtient une citation à l’ordre du 418ème RI le 28 mai : « A assuré la liaison dans terrain particulièrement dangereux, s’est offert à plusieurs reprises pour transmettre des ordres importants et s’est acquitté intelligemment de sa tâche »[1]. Promu caporal, il est transféré au 144ème RI quelques jours après. Pierre Héricourt est blessé par balles sur le champ de bataille le 1er juin 1915. Entre septembre 1916 et février 1917, il est admis comme élève au centre d’instruction des élèves aspirants de Joinville. Promu aspirant le 15 février 1917, il passe au 418ème RI en mars 1917. Il est promu sous-lieutenant de réserve le 14 juillet 1918. Blessé au bras gauche le 20 juillet 1918, il est récompensé de la médaille militaire avec cette citation : « Modèle de bravoure et d’énergie. A donné lors d’une récente affaire, un magnifique exemple d’endurance et de mépris du danger, en assurant quoique blessé le commandement de sa section. A continué à combattre pendant six heures s’emparant des objectifs qui lui étaient fixés et faisant trente prisonniers ». La Légion d’honneur ne tarde pas à suivre avec cette citation : « Type accompli du jeune officier, cachant sous des dehors modestes une âme de héros. Tombé grièvement blessé en entraînant à l’assaut le 10 juillet 1918 ». Il est également cité à l’ordre de la 10ème armée le 3 août 1918 : « Chef de section plein de mérite, d’un courage et d’une audace au-dessus de tout éloge. Toujours volontaire pour les missions périlleuses, se dépensant sans cesse. A réussi dans la nuit du … à la tête d’une poignée de volontaires à faire irruption dans un poste ennemi fortement occupé tuant les occupants et ramenant une mitrailleuse ». Après le conflit, il est décoré de la croix de guerre, se retire à Colombes (Hauts-de-Seine) et est exclu des cadres de l’armée entre 1922 et 1927 du fait d’une invalidité temporaire du bras gauche. Le 13 juin 1919, il se fait connaître par son interpellation de Marcel Cachin depuis une tribune de la Chambre des députés[2]. Il devient membre du comité directeur de la Ligue des chefs de section et collabore au quotidien La Journée industrielle de 1919 à 1924. Il est aussi nommé secrétaire général de la Ligue du Franc-Or fondée le 2 mars 1924 et présidée par Georges Valois[3]. De plus, il travaille au Charivari et à L’Action française de 1919 à 1939, comme secrétaire général de la rédaction puis rédacteur parlementaire[4]. En 1930, il occupe le poste de secrétaire général de l’Association Marius Plateau[5]. Lors de la guerre d’Espagne, il prend parti pour le camp franquiste. Le 20 décembre 1938, il est condamné par arrêt de la cour d’appel de Paris, à deux cents francs d’amende, pour diffamation envers Paul de Cassagnac dans un article de L’Action française[6]. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est le directeur général de la Légion française des combattants entre 1940 et 1941 puis est nommé consul à la suite de Pierre Deffontaines (destitué pour raison de dissidence avec Vichy) entre 1943 et 1944 à Barcelone. Sa mission consiste alors à chasser les gaullistes de l’ambassade et de promouvoir le régime de Vichy en Espagne[7]. Son engagement lui vaut d’être décoré de l’Ordre de la Francisque. La fin de Vichy provoque le rappel des fonctionnaires dont Pierre Héricourt qui est remplacé par Jacques Coiffard, un diplomate ayant exercé en Chine et en Iran dans les années 1930 et 1940. Pierre Héricourt trouve asile en Espagne en 1944 tout en dirigeant le Secours national français, organisation d’entraide créée pour les réfugiés politiques du régime de Vichy. Il meurt en exil en Espagne le 17 septembre 1965.
[1] Registre matricule de la classe 1915 du n°2501 au n°3000 du 2ème bureau de la Seine, Archives de Paris, D4R1 1852.
[2] L’Écho de Paris, 14 juin 1919.
[3] Cahiers des États généraux, 15 décembre 1924.
[4] L’Action française, 22 octobre 1926.
[5] Ibid., 7 décembre 1930.
[6] L’Œuvre, 22 décembre 1938.
[7] Pierre Deffontaines, Journal de guerre, Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 2015, p. 53.