MACQUART DE TERLINE (Jehan)


21 juillet 1892 à Blendecques (Pas-de-Calais) – mort pour la France le 27 juillet 1916 à Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne).

Jehan de macquart de terline
© La Guerre aérienne illustrée, 1915

La famille Macquart de Terline, originaire de Lorraine, descend en ligne directe de Philippe Macquart de Terline, écuyer, seigneur de Dainvile au duché de Lorraine, qui épousa le 8 juin 1456, Jeanne du Lys, fille de Pierre d’Arc dit le chevalier du Lys et nièce de Jeanne d’Arc[1]. Fort de cette prestigieuse ascendance, la famille Macquart de Terline est profondément catholique et royaliste. Jehan Macquart de Terline étudie au collège Saint-Bertin de Saint-Omer (Pas-de-Calais) où il devint bachelier en sciences. En janvier 1910, son cousin Robert de Macquart de Terline, fonde et préside les Camelots du Roi de Saint-Omer[2]. Jehan ne tarde pas à le rejoindre[3]. Le 3 novembre 1910, il s’engage volontairement dans l’armée pour une durée de trois ans au 21ème RD puis passe dans la réserve à la fin de son service militaire[4]. Fin 1913, il devient étudiant de première année à la faculté de droit de Paris mais la guerre ne lui laisse que peu de répit. Rappelé à l’activité le 1er août 1914, il rejoint le 9ème RC à Douai (Nord) en tant que maréchal des logis. Sur sa demande, il passe dans l’aviation au 2ème GA le 10 mai 1915 et gagne l’escadrille N 38 après l’obtention de son brevet d’aviateur. Pilote d’un Nieuport 11, il est promu sergent le 11 mars 1916. Il fait l’objet d’une première citation le mois suivant : « Pilote adroit et brave, qui a déjà livré plusieurs combats à courte distance. Le … mai, a attaqué, à dix kilomètres à l’intérieur des lignes allemandes, un fokker qu’il a obligé à atterrir précipitamment. Est revenu au terrain d’atterrissage avec son avion criblé de balles dont plusieurs dans les organes essentiels de l’appareil »[5]. Le 2 juillet 1916, il est décoré de la médaille militaire avec cette nouvelle citation : « Pilote consciencieux autant que brave. A toujours fait preuve du plus bel allant. A effectué dans les lignes ennemies plusieurs reconnaissance périlleuses, livrant aux avions ennemis de nombreux et durs combats. Le 2 juillet 1916, après avoir obligé un aviatik à abandonner la lutte, a attaqué un fokker et l’a abattu dans ses lignes ». Il trouve la mort lors d’un combat aérien le 27 juillet 1916 dans la Marne. Lorsque sa mitrailleuse s’enraye, il rentre en collision, intentionnellement ou accidentellement selon les différents témoignages, avec l’avion adverse. Sa troisième et dernière victoire homologuée est rapportée dans le communiqué officiel du 29 juillet 1916 (transformée en troisième citation à l’ordre de l’armée) : « Dans la matinée du 27 juillet, un avion français, piloté par le maréchal des logis De Terline, a attaqué un appareil ennemi qui survolait Châlons. Le pilote français venait d’ouvrir le feu, lorsque sa mitrailleuse s’enraya. L’ennemi prenait la fuite. Deux de nos avions virent alors le maréchal des logis De Terline foncer à toute vitesse sur son adversaire, le culbuter et l’entraîner dans sa chute. Le pilote français et les deux aviateurs allemands tombés dans nos lignes ont été tués. Le maréchal des logis De Terline avait déjà abattu deux avions ennemis et venait de recevoir la médaille militaire »[6]. Retenu comme le premier « kamikaze »[7] de l’histoire, sa mort héroïque est récompensée de la croix de guerre avec trois palmes et une étoile, ainsi que de la Légion d’honneur, décernée le 11 novembre 1921, et une notoriété comparable à celle d’autres as pendant la Grande Guerre. Son exemplarité fait la fierté de l’Action française[8].


[1] L’Action française, 1er juin 1909.

[2] Ibid., 2 janvier 1910.

[3] Ibid., 9 juillet 1916.

[4] Registre matricule de la classe 1912 du n°501 au n°1000 de Saint-Omer, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 R 9309.

[5] L’Action française, 9 juillet 1916.

[6] Tableau d’honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918, Paris, Le Fare, 1921, p. 905-906.

[7] « Mort de Jehan de Terline, premier « kamikaze » de l’histoire », Archives départementales du Pas-de-Calais[consulté le 18 mai 2024]. Disponible sur : https://www.archivespasdecalais.fr/

[8] Almanach de l’Action française, 1918, p. 175-176.


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