28 août 1884 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) – mort le 7 novembre 1962 à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Fils de Victor Emile Mansuy, paveur, et de Marie Antoine, brodeuse, Henri Mansuy naît le 28 août 1884 à Lunéville[1]. En 1904, il travaille comme tapissier quand sonne l’heure de son service militaire[2]. Il s’engage volontairement pour une durée de trois ans au 37ème RI. Avant de rentrer grand séminaire de Nancy, c’est-à-dire à la chartreuse de Bosserville, en 1910, il est un des premiers ligueurs de la section d’AF de Nancy[3]. Pendant son séminaire, il exerce brièvement comme professeur pour le petit séminaire du même lieu[4]. Le 1er août 1914, il est mobilisé au 37ème RI sans avoir eu le temps d’être ordonné prêtre. Il est grièvement blessé à Conthil devant Morhange (Moselle) et perd son œil droit et son bras gauche en août 1914 malgré les soins des médecins allemands[5]. En effet, Henri Mansuy est fait prisonnier puis interné à Stuttgart du 23 août 1914 au 26 juillet 1915. Revenu en France, il est réformé le 2 août 1918 avec en consolation la médaille militaire et la croix de guerre avec palme. À l’achèvement de la guerre, il est ordonné prêtre le 20 octobre 1918 en la chartreuse de Bosserville. Le 15 janvier 1921, il est fait chevalier de la Légion d’honneur et milite durablement dans les associations d’anciens combattants et de victimes de la guerre en parallèle de son ministère. En tant que prêtre de Meurthe-et-Moseille, il est successivement envoyé à Baccarat, à l’église Saint-Jacques de Lunéville, à Lay-Saint-Christophe, à Badonviller avant d’être nommé curé de l’église Saint-Joseph à Nancy en octobre 1935 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pendant l’Occupation, il participe « de la manière la plus active et la plus dévouée à la Résistance »[6]. À la Libération, il est élu conseiller municipal de Nancy puis réélu en 1947[7]. L’abbé Mansuy devient l’un des plus connus des prêtres conseillers municipaux d’après-guerre[8]. Suite à la visite de Maurice Thorez le 6 octobre 1945 à Nancy, il lui adresse une lettre ouverte au sujet de son départ en Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale : « Je vous salue comme il est permis de saluer un déserteur qui n’a pas expié son crime »[9]. En novembre 1945, il est promu grand officier de la Légion d’honneur en tant que chanoine honoraire et doyen du chapitre de la cathédrale primatiale Notre-Dame-de-l’Annonciation de Nancy[10]. L’abbé Mansuy devient ensuite vicaire capitulaire de la cathédrale de Nancy en novembre 1956 puis vicaire général honoraire de la cathédrale de Nancy en mai 1957. Il est également honoré du titre de prélat de la Maison pontificale le 21 novembre 1957 avant de s’éteindre à Nancy le 7 novembre 1962. Monseigneur Émile-Charles-Raymond Pirolley, évêque de Nancy et de Toul, prononce son éloge funèbre à la cathédrale primatiale.
[1] Acte de naissance n°310 de Henri Victor Mansuy du registre des naissances de l’année 1884 de Lunéville, Archives municipales de Lunéville, 2E91.
[2] Registre matricule de la classe 1904 du n°1001 au n°1500 de Nancy, Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 1 R 1341.
[3] L’Action française, 13 janvier 1918.
[4] Livre d’or du clergé et des congrégations 1914-1922 : la preuve du sang, Paris, Bonne presse, tome 2, 1925, p. 236.
[5] « Henri Mansuy : « La grande faucheuse a frappé bien des amis… » », L’Est républicain, 2 mars 2015 [consulté le 18 mai 2024]. Disponible sur : https://www.estrepublicain.fr/
[6] Jean Thiry, « Notice nécrologique de Mgr Mansuy », Le Pays lorrain, n°1, 1962, p. 172.
[7] Titres, homologations et services pour faits de résistance d’Henri Mansuy, Service historique de la Défense de Vincennes, GR 16 P 390189.
[8] Cahiers de la fondation nationale des Sciences politiques, Paris, Armand Colin, vol. 181, 1972, p. 106.
[9] « Lot n°76 – Lettre ouverte de l’abbé Henri Mansuy », La Gazette Drouot [consulté le 19 août 2024]. Disponible sur : https://www.gazette-drouot.com/
[10] Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (c-308607).