MIGNOT (Jean)


20 octobre 1895 à Givors (Rhône) – mort pour la France le 21 septembre 1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne).

Né le 20 octobre 1895 à Givors, Jean Mignot est le fils aîné d’une famille royaliste de neuf enfants comptant six garçons dont les parents sont Pierre Ambroise Irénée Mignot, chimiste, et Émilie Mirza Félicie Voog, sans profession[1]. Son père devient directeur des Carboniques liquides réunies et Glacières de Bretagne, dans le quartier de Pont-Rousseau à Rezé (Loire-Atlantique)[2]. Adolescent, Jean Mignot fait des études littéraires à l’Institut Notre-Dame des Minimes à Lyon avant d’intégrer l’École des Anglais à Lyon pendant trois ans[3]. Sur place, il y forme un noyau de jeunes royalistes militants d’AF, succédant ainsi à Joseph Collet qui avait rencontré des problèmes avec la direction de l’établissement. En juillet 1914, son groupe compte une quarantaine de membres. La même année, il passe avec succès les concours d’entrée des deux écoles des mines de Paris et de Saint-Étienne. Jean Mignot opte pour Paris mais la mobilisation générale vient bouleverser ses projets. Fervent patriote, il exprime le désir de s’engager immédiatement mais ses parents le retiennent, sa santé ayant été éprouvée par le travail fourni durant ses examens. Pendant cette attente, il s’investit comme brancardier dans un hôpital auxiliaire de Nantes où il reste jusqu’à son engagement volontaire au 51ème RA à Nantes le 12 décembre 1914[4]. Il est ensuite déplacé à Vannes comme élève-officier de réserve. Promu aspirant le 21 mai 1915, il rejoint Fontainebleau où il suit les cours de perfectionnement au 50ème RA à compter du 8 août[5]. Il est ensuite envoyé en formation à Bourges pour se familiariser avec le maniement des mortiers de 58 mm. Le 15 septembre, il arrive au 56ème RA et reçoit l’ordre de rejoindre la ligne de front le lendemain. Il est versé à la 110ème batterie de tranchées. Deux jours après, il gagne Valmy puis, le 20 au soir, il atteint l’ouvrage du Pruneau, à un kilomètre au nord de Ville-sur-Tourbe. Le 21 septembre, il est mortellement blessé par un obus de 105 mm tombé à deux mètres de lui qui lui sectionne la jambe droite et lui coupe les reins. Jean Mignot perd connaissance et expire vingt minutes après. Sa mort fait l’objet de la citation suivante à l’ordre de la brigade d’artillerie du 1er corps d’armée colonial : « Très brillant sous-officier. A conduit au feu pour la première fois, avec une grande bravoure, des éléments jeunes, étant pour tous un admirable exemple d’entrain et de courage. Blessé mortellement au combat du 21 septembre »[6]. Son corps est inhumé au cimetière de Ville-sur-Tourbe avant d’être enterré au cimetière de Loyasse à Lyon[7]. Il est décoré de la médaille militaire à titre posthume.


[1] Acte de naissance n°189 de Jean Hyacinthe Mignot du registre des naissances de l’année 1895 de Givors, Archives départementales du Rhône, 4E11851.

[2] Le Phare de la Loire, 9 décembre 1915.

[3] L’Action française, 25 décembre 1915.

[4] L’Action française, 7 novembre 1915.

[5] Registre matricule de la classe 1915 du n°1001 au n°1500 de Nantes, Archives départementales de la Loire-Atlantique, 1 R 1329.

[6] L’Action française, 6 novembre 1915.

[7] Bulletin mensuel de l’Association Amicale des Élèves de l’École Nationale Supérieure des Mines, mars-avril 1916, p. 99-100.


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