22 janvier 1897 dans le 6ème arrondissement de Lyon (Rhône) – mort le 26 mars 1982 à Sceaux (Hauts-de-Seine).
Né le 22 janvier 1897 dans le 6ème arrondissement de Lyon, Joseph Passeron est le fils de Jean Claude Marie Passeron, notaire, et de Marie Antoinette Catherine Pechet, sans profession1. Jeune étudiant en lettres, il se distingue comme « un des membres les plus actifs du groupe des étudiants d’AF de Lyon »2. Le 25 mars 1915, il tient une conférence au local lyonnais sur l’Appel des intellectuels allemands aux nations civilisées au cours de laquelle il critique les philosophes Kant et de Fichte et la culture allemande3. Une fois licencié ès lettres, il est incorporé au 28ème BCP comme chasseur de 2ème classe le 7 janvier 1916. Au mois de mai, il est dirigé sur l’école spéciale de Saint-Maixent et passe les grades de caporal au mois d’août, sergent mi-septembre et aspirant mi-octobre. Le 12 mai 1917, Joseph Passeron est redirigé vers le 6ème BC où il est honoré d’une première citation à l’ordre du 7ème groupe alpin le 3 août 1917 : « Revenu au front, à peine remis d’une blessure, a assuré une liaison difficile au cours de l’opération du 20 juillet 1917 »4. Quatorze jours après, il reçoit une nouvelle citation à l’ordre de la division : « A commandé et organisé un poste avancé pendant neuf jours, sans l’abandonner un instant. Pour donner l’exemple à ses hommes, a posé lui-même les fils de fer, chaque soir, malgré le feu de l’ennemi. Très belle attitude pendant l’affaire du 10 août ». Avec son bataillon, il participe à la bataille de l’Aisne et parvient, avec neuf de ses chasseurs, à faire cent cinquante prisonniers devant Pargny-Filain5. Son fait d’armes lui confère la médaille militaire et lui permet d’ajouter une palme à sa croix de guerre avec étoile de bronze et d’argent. La décoration est assortie de la citation suivante : « Sous-officier d’une bravoure audacieuse, toujours prêt à remplir les missions délicates et périlleuses. Au cours des combats d’octobre 1917, a entraîné son groupe à l’assaut des positions allemandes, faisant 150 prisonniers et contribuant à la prise d’un village fortement tenu par l’ennemi »6. Le 15 juillet 1918, il est promu sous-lieutenant au 273ème RI mais il est blessé au cours des combats à Courthiézy (Marne) et fait prisonnier près de Dormans (Marne)7. Le 5 janvier 1919, il est rapatrié à Cherbourg avant de rentrer sur Lyon. Avec la fin des hostilités, Joseph Passeron épouse Germaine Eugénie Rosine Chabaud le 5 avril 1919 à Éculy (Rhône). Après-guerre, il maintient son engagement à l’AF et adresse dix francs à la souscription dite du « million de l’Action française »8. En mars 1920, il fait part de la naissance de son premier fils René9. Joseph Passeron est maintenu dans le service armé quelques temps, en dépit d’une infirmité du pouce gauche relevée par la commission de réforme de Casablanca du 11 février 1920. Au mois de mars, il bascule au 22ème RI, puis est promu sous-lieutenant de réserve au mois de novembre puis est mis à la disposition du résident général de France au Maroc le 1er décembre 1920. La veille de Noël, il est affecté au 1er RZ puis rentre à Lyon en 1921. En janvier 1922, il est affecté au 9ème BCP, chargé de la garde sur le Rhin, et vit durant un temps à Ridisheim (Haut-Rhin). En février 1923, il envoie de nouveau dix francs à l’AF avec le mot suivant : « Pour que Marius Plateau soit vengé »10. Le 22 novembre suivant, il est promu lieutenant et partage au quotidien royaliste la naissance de sa fille Denise11. En août 1924, L’Action française rend compte de son déplacement à Riedisheim (Haut-Rhin) en tant qu’abonné du journal12. Le 30 avril 1927, il est affecté au 2ème BC et semble quitter l’armée. Le Nouvelliste d’Alsace annonce la tenue d’une conférence du Cercle Albert de Mun, le 15 février 1928, sur le sujet « Romantisme et tradition »13. Joseph Passeron, devenu agrégé de l’université et professeur au Lycée de Mulhouse, y est l’orateur annoncé. Les 5, 12 et 19 mars 1930, il donne de plus bel, trois causeries sous les auspices des Conférences littéraires14. En 1936, il réside à Sceaux où il poursuit sa carrière de professeur. En février 1937, il témoigne sa sympathie à Charles Maurras emprisonné à la prison de la Santé15. Le 12 juillet suivant, il est promu capitaine de réserve. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert dans les Forces français de l’intérieur du 18 au 25 août 194416. Père de quatre enfants, Joseph Passeron meurt le 26 mars 1982 à Sceaux.
1 Acte de naissance n°58 de Joseph Claude Marie Passeron du registre des naissances de l’année 1897 du 6ème arrondissement de Lyon, Archives départementales du Rhône, 2E1827.
2 L’Action française, 7 novembre 1917.
3 L’Action française, 28 mars 1915.
4 Registre matricule de la classe 1917 du n°1001 au n°1500 de Lyon Central, Archives départementales du Rhône, 1 RP 1843.
5 L’Action française, 19 septembre 1918.
6 L’Illustration, planche 620.
7 L’Action française, 15 août 1919.
8 L’Action française, 4 août 1919.
9 L’Action française, 21 mars 1920.
10 L’Action française, 5 février 1923.
11 L’Action française, 10 décembre 1923.
12 L’Action française, 28 août 1924.
13 Le Nouvelliste d’Alsace, 13 février 1928.
14 L’Express de Mulhouse, 1er mars 1930.
15 L’Action française, 1er février 1937, p. 3.
16 Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 459971.