EUDES (Charles)


6 janvier 1886 à Cerisy-la-Salle (Manche) – mort pour la France le 9 août 1918 à Charly-sur-Marne (Aisne).

Charles eudes
© Bibliothèque nationale de France, Institut catholique de Paris, 2012-167860, Livre d’or des anciens élèves et professeurs de l’Institut catholique de Paris, morts pour la France : 1914-1919, 1923, p. 237

Charles Eudes commence ses études chez l’abbé Rainfroy, curé de Saint-Samson-de-Bonfossé (Manche) à l’Institut libre de Saint-Lô jusqu’à l’obtention de son baccalauréat ès lettres[1]. Peu après, il rejoint l’école de Massillon en vue de préparer son baccalauréat ès sciences pour se destiner à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Mais une blessure, survenue au cours d’une partie de football, le contraint à se rabattre vers la médecine à l’instar de son père et de son grand-père. En 1904, il débute son cursus en médecine. En 1913, il devient Camelot du Roi du 6ème arrondissement de la capitale[2]. Peu de temps avant la guerre, il intègre la faculté des lettres de l’Institut catholique de Paris. Très respecté par ses camarades, il « alla plus d’une fois jusqu’à la participation de son poing puissant » dans différentes bagarres[3]. Mobilisé au 336ème RI comme simple soldat, il est nommé caporal sur le champ de bataille fin août, sergent le 10 septembre 1914 et adjudant un mois plus tard[4]. Le 15 février 1915, en glissant dans la tranchée, il se fait une grave entorse et doit être évacué à Bordeaux. Il passe sa convalescence à Cerisy avant de rentrer au dépôt le 28 avril. Il est officiellement promu médecin auxiliaire le 24 novembre 1916. Après moult efforts administratifs, il parvient à retourner en première ligne le 24 janvier 1917. Le 8 août 1918, il dirige un relais de blessés sur le talus d’une voie ferrée. Un obus de gros calibre s’abat en plein milieu de la tranchée. Son ordonnance est pulvérisé ; un brancardier et lui, enterrés. Des camarades parviennent tout de même à les extraire. Ils sont conduits à l’hôpital où un médecin aide-major constate chez Charles Eudes, une fracture du bras droit, une fracture de la rotule gauche, une plaie à la main droite et une large plaie de la région pariétale gauche avec fracture du crâne. Les derniers sacrements lui sont d’office administrés et il expire le lendemain, lors de son transfert vers Charly-sur-Marne. Pendant la campagne, Charles Eudes reçoit trois citations, dont deux à l’ordre du corps d’armée, et la croix de guerre avec étoile de vermeil[5]. Son beau-frère Gratien Lehodey transmet la tragique nouvelle à L’Action française et rapporte qu’avant sa mort, Charles Eudes regrettait d’être encore en vie alors que ses camarades de combat d’avant-guerre l’avaient tous précédé dans la tombe[6].


[1] Association des anciens élèves de l’Institut catholique de Paris, op. cit., p. 237-239.

[2] L’Action française, 13 mars 1913.

[3] Association des anciens élèves de l’Institut catholique de Paris, op. cit., p. 237-239.

[4] L’Action française, 11 janvier 1915, 19 décembre 1915, 29 août 1917.

[5] Registre matricule de la classe 1903 du n°501 au n°1000 de Saint-Lô, Archives départementales de la Manche, 1 R 3.

[6] C. Maurras, « Charles Eudes » dans Tombeaux, op. cit., p. 275-276.


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