LABROUSSE (Jacques)


13 septembre 1886 dans le 16ème arrondissement de Paris – mort pour la France le 7 octobre 1916 à Morval (Pas-de-Calais).

Jacques Labrousse
© L’Illustration, planche 372.

Jacques Labrousse est le fils de Georges Charles Labrousse, attaché au ministère des Finances, et de Marie Thérèse Armande Stéphanie Mac Dermott, sans profession1. Son père devient plus tard directeur du Comptoir d’escompte de Paris2. Le 27 octobre 1905, Jacques Labrousse s’engage volontairement pour quatre ans le 27 octobre 1905, au titre de l’École centrale des arts et manufactures, en vue de rejoindre l’artillerie. Diplômé ingénieur des arts et manufactures, il est promu sous-lieutenant de réserve au 33ème RA puis passe le grade de lieutenant le 18 décembre 1912. Dans le civil, il est attaché à la Société des hauts fourneaux et aciéries de Caen, et secrétaire technique de la Société des ingénieurs civils3. Il se marie le 8 juin 1914 avec Gabrielle Anne Marguerite Normand, fille de Lucien Normand, avocat à la cour d’appel de Paris, dans le 9ème arrondissement de Paris, dont il a une fille Jacqueline née le 21 avril 1916. Rappelé à l’activité lors de la mobilisation générale, il rejoint le 49ème RA à Poitiers, comme lieutenant de réserve, et reçoit le baptême du feu au Grand-Couronné, où le 9ème corps contribue à sauver Nancy. Jacques Labrousse reçoit une première citation pour la hardiesse et la justesse de la 8ème batterie qu’il commande. Promu capitaine de réserve le 21 mai 1915, il est placé à la tête de la 5ème batterie4. En avril-mai 1916, devant Verdun, il reçoit du général commandant le 9ème corps cette nouvelle citation : « Excellent capitaine de réserve ; sur le front depuis le début de la campagne. S’est particulièrement distingué pendant la période du 21 avril au 16 mai 1916 où dans des circonstances particulièrement difficiles, il a fait preuve des plus brillantes qualités de commandement. Déjà cité à l’ordre de la division ». Le 7 octobre, à Morval, en avant de Combles, le capitaine Labrousse fait organiser sa batterie de 75 sur un terrain battu par les 150 allemands. Un gros obus éclate à ses pieds et le renverse avec son lieutenant à qui il sert de bouclier. La terre soulevée par l’obus les fait enterrer tous les deux, sous les yeux de leurs hommes qui se précipitent aussitôt pour les dégager. Seul, le lieutenant Labrousse est retiré vivant. Le 7 octobre 1916, il meurt au champ d’honneur au combat de Morval et fait l’objet d’une citation à titre posthume : « Officier d’une bravoure et d’un sang-froid à toute épreuve. S’est maintes fois dépensé jusqu’à l’extrême limite de ses forces pour remplir les missions qui lui étaient confiées, donnant à ses hommes l’exemple d’une énergie froide et résolue. Frappé mortellement à son poste de combat le 7 octobre 1916 »5. Décoré de la croix de guerre, il laisse une veuve et une jeune fille en bas âge.


1 Acte de naissance n°1045 de Charles Jacques Labrousse du registre des naissances de l’année 1886 du 16ème arrondissement de Paris, Archives de Paris, V4E 7265.

2 Journal des débats politiques et littéraires, 20 octobre 1916, p. 4.

3 L’Action française, 21 janvier 1917.

4 Registre matricule de la classe 1903 du n°1 au n°501 du 3ème bureau de la Seine, Archives de Paris, D4R1 1385.

5 L’Illustration, planche 372.


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